Chronique Saetas

Publié le par Philippe Bray




"Il s’agit de l’un de ces rares « livres de vie », où l’auteur donne tout, comme si ce devait être le seul et l’unique, somme allègre déjà." François RICHARD

   



Résilles  Valérie CONSTANTIN


Mon premier contact avec Régis Nivelle avait été une déflagration : surgie de nulle part, une chronique signée de lui, à propos des livres des éditions que je co-dirige (qu’un écrivain très connu lui avait transmis), transcendait les limites inhérentes à ce type de papier en lignes d’infini meurtrières, folles, jouissives. C’était en 2004. Depuis, une solide correspondance s’est instaurée entre l’animal des Landes et moi, pimentée d’envois d’extraits de textes en cours, apéritifs. Et voilà qu’il y a quelques semaines il me fait l’honneur de m’envoyer en avant-première le texte définitif de son œuvre, Saétas !...Donner ici quelques approches de ce bloc météore tient moins du retour d’ascenseur que de porter à la lumière une boîte noire -tout ce que nous avons échangé à propos de ce sacré « illisible signifiant »-, de participer à la fête de sa promulgation...Et pour que celle-ci soit totale, l’on aura droit aussi à l’absence de complaisance, qui caractérise les vraies amitiés.

On est débordé. Il s’agit de l’un de ces rares « livres de vie », où l’auteur donne tout, comme si ce devait être le seul et l’unique, somme allègre déjà. Et ça déborde, ça suinte et ça gicle de hors-champs indicibles translatés opacités en rythme ; tantôt ça accroche une perception cognitive en soi, tantôt le potentiel d’entendement en rayon est excédé, tantôt enfin ça trouble doucement ; l’on sait que l’on reviendra longtemps effeuiller ce mille-feuilles, qui par sa générosité candide et fertile génère l’envie de l’ « éluder », comme si même les accidents relationnels silencieux que l’on a eus avec l’animal textuel devaient être vengés. La gangue commune autant que les gangues littéraires de tous ordres (que l’on fasse allusion aux puristes ou aux expérimentaux) sont excédées ! Ne pouvant se départir du parfum mitraillé, elles ne peuvent non plus empêcher la mise en perspective de leur sensation, de leurs propres corp(u)s.

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